Cernunnos

N°41 — 2025-10-19 — Auteur: Le Dagda

Cernunnos… le dieu qu’on reconnaît immédiatement, mais qu’on ne comprend jamais tout à fait.

Sur les pierres, les chaudrons et les stèles gauloises, il trône, impassible, assis en tailleur, des bois de cerf sur la tête et souvent entouré d’animaux.
Un mélange de puissance sauvage, de sagesse tranquille et de mystère druidique.
On pense qu’il représente le cycle de la nature : la vie et la mort, la germination et le dépérissement, tout comme le cerf qui perd ses bois en hiver pour les retrouver au printemps.
Cernunnos, c’est un peu le battement de cœur de la Terre, celui qui relie les saisons, les bêtes et les hommes.

Souvent, il est associé à la Déesse-Mère, sa contrepartie féminine. Ensemble, ils incarnent l’équilibre entre le masculin fécondant et le féminin nourricier — un duo mythique avant l’heure.
Et si les druides ne nous ont pas laissé d’écrit sur lui, les archéologues en devinent la trace jusque dans les grottes préhistoriques :
des figures mi-homme mi-cerf, peut-être les tout premiers avatars du dieu cornu.
Certains voient en lui un héritier très ancien, une divinité qui aurait traversé les âges depuis le Mésolithique.
Mieux encore : des chercheurs rapprochent sa posture méditative et son rôle de « maître des animaux » de celui du dieu indien Pashupati, ancêtre de Shiva, le seigneur des bêtes et du cycle de la vie.
Alors, coïncidence ? Ou racine commune d’un culte primordial du divin sauvage ? ??

Cernunnos, c’est un peu le dieu que la forêt elle-même prie en silence :
mi-homme, mi-cerf, mi-souffle du monde.
Celui qu’on entend quand tout devient calme, juste avant que le vent ne recommence à chanter entre les arbres.

Cernunnos